Yvan Dautin en concert

C’est un monument de la chanson française dite « a texte », certes d’une grande modestie, mais un monument qui se place là , devant nous, sur la scène. C’est Yvan Dautin, que ni les aléas ni les vagues ni l’ignorance des médias n’ont réussi à nous faire oublier.
La voix est grave et mélancolique aux intonations changeantes, mais Yvan fait toujours le Dautin, ce clown blanc qui va et vient, du comique au tragique, traquant l’absurde de nos vies, parfois l’insoutenable. C’est un monde mis à nu, pas étonnant que, dès l’entame, il chante une dame qui s’effeuille. Puis les feuilles, les papiers de cet huissier lui-même saisi par le froid.
« C’est le vent qui colporte la mauvaise nouvelle / Plus d’abeilles, plus de miel / Et notre terre est morte ». L’Yvan alterne le chaud et l’effroi, tel est son art de colporteur de nouvelles.
L ’art de Dautin est modeste et brillant, qui travaille la finesse et réveille nos consciences. Tout est subtil dans ce récital où le public est souvent pris à témoin. Fasse qu’il hante longtemps encore nos scènes : nous avons, je crois, encore besoin de lui. Plus encore, que jamais
Il sera accompagné sur scène par son complice que tout artiste soucieux de beauté et de perfection doit lui jalouser : Angelo Zurzolo